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EDITO Juin 2008

Salut à tous !

Après une pause assez longue due à quelques péripéties théâtrales, me revoici pour évoquer les sujets qui nous tourmentent désormais, je veux dire par-là, « avons-nous encore les moyens de tourner nos spectacles ou nos concerts ?

Voilà une année 2008 qui se révèle être redoutable pour les petites entreprises d'artistes en liberté. Les subventions des actions culturelles se réduisent et la baisse se répercute à tous les niveaux du secteur spectacle.

Les musiques actuelles ayant déjà peu à glaner parmi les aides qui s'appuyaient essentiellement sur la copie privée, l'horizon s'assombrit comme jamais.Les prix de vente des petites prestations artistiques sont au raz les pâquerettes et les organisateurs cherchent (c'est de bonne guerre) à raboter le maximum de frais.

Quant au coût du transport, même avec un simple fourgon, il exclut déjà définitivement les dates isolées les plus distantes. Fini les Rennes le jeudi, Reims le vendredi, Cahors le samedi ! carburants et péages auront raison d'une organisation gourmande en kilomètres. Ce qui n'est pas évident quand on sait la difficulté à boucler une tournée pour des artistes peu connus.

Nous autres, artistes du spectacle vivant, nous sommes prêts à faire encore et encore de nombreux sacrifices pour ne pas manquer ces rendez-vous avec le public, mais il faut bien comprendre que les réseaux de petites salles et petits lieux vont en prendre un coup avec des déplacements qui vont bientôt coûter aussi chers que les prestations scéniques.

Ce n'est pas demain la veille que l'état octroîra des prix de carburants pro aux saltimbanques, et donc voguent les grosses machines qui ne sont pas à quelques centaines d'euros prêt par jour et rament un peu plus les autres !

Il se dit que nous entrons dans l'ère de l'après pétrole et comme nous ne pouvons revenir aux moyens de Jean-Baptiste Poquelin (la charrette, les chevaux et de bonnes godasses), la seule alternative, outre le fait d'avoir les moyens financiers pour continuer de se déplacer physiquement, sera de se rendre audibles et visibles en direct ou en différé, par des moyens actuels.

Pour les concert il suffit d'une salle, d'un public de proximité, d'une équipe compétente et du matériel d'enregistrement et de diffusion et d'un site web pour que le spectacle puisse être accessible sur le Net.

Cela reste une forme de spectacle vivant comme peuvent l'être certaines émissions TV car il y a quand même du public et pour ceux qui l'apprécieront sur le Web, une manière télévisuelle habituelle de consommer du spectacle.

Il y a pas mal de projets dans cette optique et un édito y sera consacré lorsque les choses auront avancées et que des propositions concrètes se multiplieront.

En attendant l'ère de l'après-pauvreté organisée, chargeons le matos et après avoir mis les 70 litres de gasoil dans le réservoir, toussé 2 fois en payant une centaine d'euros et pris le volant l'air heureux de partir jouer, ayons une petite pensée pour tous ceux qui rêvent d'être à notre place.

 

A bientôt ici, chez vous, chez nous, en concert, ou comme dab au hasard de l'enfer !

Luc Arténo